to the moon and back

pseudo, prénom › khaleesi âge, pays › 22, france votre avis sur le forum › il est beaaaaaaau   . type de personnage › personnage inventé autre ›   .

★ whishing on a whishing star

Les portes claquent alors que tu rentres chez toi. Ton sac encore pendu sur ton épaule droite, tu lances tes clefs et entre dans le salon. Là, il y a ton père et ton frère. Tous les deux tirent des têtes de six pieds de long et tes sourcils se froncent. "Hey...", dis tu, prudemment. Ils lèvent les yeux simultanément et te regardent. "Hey", répond ton frère aîné. Il est blanc comme un linge, mais se tient debout et droit comme un "i". D'un coup, tu sent un malaise te prendre et un frisson d'effroi te traverser toute entière. "What's going on? Something happened to mom? Or grandpa? Grandma?" Ton frère lève légèrement les mains pour t'arrêter, tout en secouant la tête. "No. They're fine. It's me. I just" il prend une profonde inspiration. "I just tell mom and dad that...that I'm going to join the army." Les yeux ronds comme des soucoupes, tu laisses tomber ton sac lourdement sur le sol. "What? But, when, why?!" Tu ne comprends pas. Il ne t'en a jamais parlé et pourtant il te dit tout, ou presque. Mais quelque chose d'aussi important, personne ne peut juste le garder pour lui pendant longtemps! Il s'avance vers toi et tu recules d'un pas. Tu ne veut pas qu'il s'en aille. C'est trop dangereux, l'armée. C'est la guerre. C'est devenir de la chair à canon. C'est une chance trop énorme de le voir revenir d'un pays étranger gravement blessé, ou dans un cercueil. Tu comprends maintenant pourquoi ta mère a claqué la porte, pourquoi elle était si énervée. "You're kidding, right? I mean...You can't go out there! It's too dangerous!" "I know. But I want to fight for my country. Our country! Can you understand that?", répond-t-il et tu secoue violemment la tête, les larmes roulant le long de tes joues. Il soupire et s'approche à nouveau. Cette fois, tu ne bouges pas. "Look, i know it's scary, but i'm gonna be okay. I'll come back. I'll always come home, i swear." Tu le regarde, perdue, et sèche tes larmes. "...When are you leaving?" Il sourit et te prends dans ses bras. Tu le serre fort contre toi, comme si il allait s'en aller à la seconde. "In a few weeks. I don't know when exactly yet."

Ton frère s'est engagé, comme il l'avait dit. Et il est parti en Afghanistan un mois plus tard. Tu ne l'a pas revu pendant presque un an après ça. Il a été blessé, a vu des choses horribles. Mais il a survécu, et il est revenu pendant quelques mois, pour ensuite repartir. Ce cirque à duré des années et tu t'y es habituée. Ou du moins, tu as essayé de ne pas trop t'inquiéter. Peine perdue, évidemment.



"I'm gonna be like you daddy" Voilà ce que tu répétais à tout bout de champ quand tu étais petite. Je serai comme toi, papa. Grande, forte. Une flic. J'aurais une arme et je poursuivrai les méchants. Comme papa. Ton père souriait en t'entendant, alors que ta mère détournait le regard. Avant, tu ne comprenais pas pourquoi elle n'étais aussi enjouée que son mari à ce sujet. Tu étais trop jeune, trop innocente, trop dans ton monde pour même y penser: et c'est bien après que tu as fais le calcul. Tout le monde dans la famille était dans la police, ou dans l'armée. Seule ta mère ne faisait pas parti de ce monde là, dangereux et hostile. Elle avait peur pour toi, comme elle avait peur pour ton père. Comme elle avait eu peur pour son propre père quand elle était petite. Oui, c'est bel et bien une affaire de famille, la loi. Le sens de l'honneur. L'envie de faire respecter la loi, de sauver des vies.
Mais même en ayant compris les frayeurs de ta mère, tu as suivi ton instinct. Tu es entrée en école de police et t'en a bavé. T'as même pensé à abandonner, une fois ou deux...Puis t'as regardé la plaque de ton père, encore pendue à sa ceinture et ça t'as aidé à tenir le coup. A supporter les autres mecs de ta promotion, ceux qui étaient lourds et qui te pensaient trop faible, trop petite pour faire ce métier. Ceux là, tu les as maudit pendant longtemps, tu t'es retenue de les mettre au tapis et finalement, tu les a devancés en devenant la plus récompensée de ta promo. Pendant des mois, tu as eu l'impression de ne plus voir la couleur du soleil, enfermée dans ta chambre d'étudiante, à potasser des bouquins ou dans la salle de sport pour t'entraîner au combat. Tu passais également ta vie au stand de tir pour te perfectionner au maniement des armes. Plus de vie sociale. Plus de vie du tout, ou presque. T'as tout lâché pour ce métier que tu n’exerçait même pas encore. Et ça a payé, finalement. T'as réussi. T'es flic.


Ce soir, t'es rentrée en avance. T'as fini toute ta paperasse et t'as pu quitter le boulot plus tôt. Dieu merci, parce que cette semaine passait trop lentement et tu avais désespérément besoin qu'elle se termine. Pendant tout le trajet du retour à la maison, tu as pensé à ton petit ami: voilà longtemps que vous n'avez pas eu l'occasion de vous retrouver tous les deux tranquilles. Il bosse beaucoup, toi aussi et tu as souvent l'impression de louper pas mal de choses. Le sourire aux lèvres, tu as passé la porte d'entrée et l'a appelé. Il n'a pas répondu. Peut-être n'a-t-il pas entendu. Alors tu as levé les yeux au ciel: il fait souvent ça, et tu trouves ça à la fois mignon et énervant. Comme toujours, il doit être devant la télé en train de jouer à un jeu vidéo ou dans la cuisine en train de préparer le dîner. Mais non. Il n'est ni dans le salon, ni dans la cuisine. Peut-être n'est-il carrément pas rentré. Dans le doute, tu regardes ton téléphone: pas de message qui te prévient qu'il est retenu à son boulot. Bizarre. Tu hausses les épaules et te diriges vers la chambre pour te changer et c'est là que tu les vois. Juste devant la porte à demi close. Une paire de chaussures. Des escarpins, qui ne sont pas les tiens. Ton coeur semble s'arrêter l'espace d'une seconde et, les mains tremblantes, tu pousses la porte doucement. Tu n'aurais pas dû. Ça t'aurai épargné le spectacle dégoûtant se déroulant dans ta chambre. Dans ton propre lit. La fille t'as vue la première et elle a crié. Ensuite, il t'as remarqué. Il a tout de suite essayé de parler, mais aucun mot n'est sorti. Comment aurait-il pu justifier ses actes? Il savait certainement que tu n'écouterai pas, de toute manière. Et toi, tu n'avais qu'une envie: sortir ton arme et les tuer tous les deux. Leur faire du mal alors que tu sentais autant que tu entendais ton pauvre coeur se briser en des milliers d'éclats sanguinolents. Mais au lieu de cela, tu a fait volte face et tu es partie, claquant la porte derrière toi. Perdue et perturbée, tu as couru. Tu n'avais pas la force de prendre ta voiture: ça n'aurait fait que mettre ta vie et celle des autres en danger tellement tu étais perturbée. Alors tu as couru, les sanglots te secouant au rythme de tes foulées. Finalement, après quelques minutes, tu es arrivée devant un immeuble, dont tu as gravi les marches jusqu'au quatrième étage sans t'arrêter. Tu t'es ensuite arrêtée devant la porte numéro 26 et a frappé au moins une bonne dizaine de fois avant que ton coéquipier et meilleur ami depuis l'académie ne vienne ouvrir. Immédiatement, tu as sauté dans ses bras et tu as pleuré deux fois plus fort.

Ce soir là, il s'est passé plusieurs choses qui ont ou vont changer le cours de ton existence. Tu es découvert que l'homme qui était censé t'aimer te trompait -dans ta propre maison, en plus-, tu as couru pour être consolée par un autre des hommes de ta vie...et tu n'avais pas prévu ça, mais tu as fini dans son lit. Le lendemain, vous vous êtes mis d'accord pour dire que ce n'était qu'un truc d'une fois. Que tu en avais besoin et que ça s'était fait naturellement. Mais voilà, le fait est que le destin ne laisse jamais ce genre de chose se passer sans encombres. Non, ce serait beaucoup trop facile...


Tu fais les cent pas dans la chambre. Ton coeur bat aussi vite que si tu venais de courir un marathon et pourtant, tu n'arrives pas à te calmer. Tu arpentes la pièce, en quête de réponses, en priant d'avoir tort. La peur te serre le ventre et tu sent une nouvelle vague de nausée te prendre, que quelques profondes inspirations suffisent à faire partir, heureusement. Puis l'alarme de ton téléphone sonne. Les cinq minutes sont écoulées. Tremblant des pieds à la tête, tu regardes ta table de chevet, où se tiennent ton téléphone et le test qui va déterminer et remettre en question le reste de ta vie. Ou du moins, les dix huit prochaines années. Les lèvres pincées, tu t'avances et te penche pour prendre le test de grossesse. Si un + s'affiche, c'est positif. Si un + s'affiche, tu es foutue. Tu fermes fort les yeux et le retourne pour voir le résultat. "Oh my god", souffles-tu avant de te mettre à pleurer. Oui, tu as l'impression de ne faire que ça depuis ta rupture. "Oh my god, oh my god...", répètes tu inlassablement en fixant le test. Le + qui s'y affiche est tellement net qu'il n'y a pas de doutes possibles. T'es enceinte.

Mais de qui?